Un mouvement hétérogène de protestation sociale : L’approche de l’entrée en vigueur des mesures prévues dans la réforme fiscale – dont notamment la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) à partir du 1er juillet -, mais également l’étude des projets de loi sur le droit à la grève dans les services essentiels, sur l’emploi public, ainsi que la situation critique d’institutions publiques (Japdeva, CNP, ICE, …) ou des secteurs qui se sentent abandonnés par la politique économique, ou encore l’opposition aux décisions dans le domaine éducatif, seraient à l’origine d’un mécontentement social généralisé qui s’est canalisé par un mouvement de grève croissant depuis le 6 juin dernier.
Des blocages des routes importantes dont celle conduisant à la côte Caraïbe où se trouve l’un des principaux ports, se sont multipliés depuis le 27 juin. D’autres manifestations en ville et dans différents points du territoire national ont entraîné d’importantes pertes économiques (10MUSD par jour en exportations non réalisées, par exemple) et ont créé une ambiance de crispation sociale.
Le ministre de l’Éducation publique, M. Edgar Mora, dont la démission a été demandée, dans un premier temps, par les syndicats de l’enseignement mais soutenue par la suite par l’ensemble de syndicats et même par le parti d’opposition PLN, a quitté le gouvernement le 1er juillet.
Des tables de dialogue avec les différents secteurs ont été entamées, les transporteurs ont promis de ne plus faire appel aux blocages des rues, mais le mouvement de grève a cependant continué.
Le 4 juillet était annoncée la grève des services de santé de la CCSS (Caisse costaricienne de la sécurité sociale), alors que les chauffeurs de taxi menaçaient d’en initier une le 17 juillet si la régulation de la plateforme de service de transport Uber n’était pas mise en vigueur à cette date.
Les producteurs ont lancé un appel au dialogue et aux négociations afin d’éviter plus de pertes pour leurs secteurs.
Le gouvernement s’est engagé à revoir certains thèmes avec les représentants des différents secteurs, mais a rappelé que d’autres thèmes dépendaient de l’Assemblée législative (grève, emploi public, autorisation de la technique de pêche au chalut réclamée par les pêcheurs).
L’alliance inédite entre partis politiques évangéliques et les syndicats, le rôle secondaire des partis de gauche et le recours aux blocages des rues singularisent pour l’analyste Jorge Vargas C. (La Nación, 4/6) ce mouvement social au Costa Rica. Ensemble de la presse et de la période